[Vivre de confinement en confinement] J’ai toujours adoré écrire & mes plus grandes inspirations sont surement : la nature, mes voyages, les concerts, la vie … . La période de pandémie (2020) m’a un peu bloqué niveau écriture et au final le sujet qui revenait était surtout la situation et la question de liberté … . Ces textes – parfois poétiques, parfois sous la forme de liste que l’on veut revendiquer haut et fort, des réflexions … – ont été écrits à différentes périodes durant les premier et second confinements (2020).
Un colibris qui prend son envol,
Une étole qui chute avec lenteur,
La grande place n’a jamais été aussi vide,
Ce qu’il fait froid, ce soir !
Seule la brise siffle et se glisse à travers ses sinueuses rues.
Plus un pas ne résonne sur les pavés mais derrière la faible lueur de l’éclairage public, il y a le patrimoine – si chaleureux, si coloré – qui rayonne. Oh douce Lille !
J’observe tous ces visages cachés derrière des masques.
Des âmes fugitives dans un monde de fous.
Je me sens manquer d’air.
Chercherait-on à nous museler, à nous courir après comme si l’on était des chiens en rage.
Mais c’est exactement cela …
Oui, j’ai la rage !
J’ai la rage de vivre, libre.
J’essaie de ne pas laisser éclater mes envies de déclencher des orages.
Mais je n’ai plus peur de la pluie diluvienne, mon cœur cherche déjà à absorber les rayons du soleil.
Car j’ai la rage !
J’ai la rage de vivre, libre.
Je traverse les jours à cent à l’heure, j’enchaine les kilomètres en train à grande vitesse entre deux villes de cœur et alors je me sens vivre !
Je tire sur les ficelles pour ne pas que nos libertés nous filent entre les doigts.
Il y a de ces choses essentielles – plus que le riz ou les pâtes …. mais je ne trouve pas la case à cocher ! -.
J’ai envie de pouvoir aller quand bon me semble,
dans les lieux où je me sens apaisée,
de traverser les distances pour être auprès des êtres aimés.
Oui, j’ai la rage !
La rage de vivre, libre.
Pendant ce temps, la vie court.
Je veux m’enivrer encore des salles où la musique est un peu trop forte,
L’humanité partagée sur un plateau,
L’insouciance au rendez-vous.
Oui, j’ai la rage !
La rage de vivre, libre.
Sentir le monde en mouvement,
Se retrouver dans une ville animée,
Se poser dans un café et simplement savourer d’avoir une petite place dans ce monde.
Oui, j’ai la rage !
J’ai la rage de vivre, libre.
Nous sommes le 25 octobre (2020), je rentre chez moi à 20h, les minutes se font urgence, le couvre-feu est à 21. Un jeune homme énonce presque dans un cri « Nous sommes enfermés ! Vive la république ! » et j’ai envie d’élever la voix avec lui. Car nous ne sommes pas des oiseaux en cage !
La liberté,
Elle est sur toutes les lèvres, dans chaque esprit … telle une vieille rengaine.
On la croise sous la plume des écrivains, sous la verve des paroliers … .
« Ma liberté
Georges Moustaki
Longtemps je t’ai gardée
Comme une perle rare
Ma liberté
C’est toi qui m’a aidé
À larguer les amarres
Pour aller n’importe où, pour aller jusqu’au bout des chemins de fortune
Pour cueillir, en rêvant, une rose des vents sur un rayon de lune. »
Mes pieds glissent sur le parquet qui n’est jamais trop froid. Dans une pièce baignée de lumière, je vous écris actuellement en tête à tête avec mes orchidées qui me font la joie chaque année de fleurir dès la fin de l’hiver. Un mimosa séché semble immuable, tandis que j’essaie de faire revivre un petit rosier. Les oiseaux chantent à ma fenêtre et il me suffit de tirer les rideaux pour voir le renouveau de la nature en ce début de printemps (2020) … .
J’aime mon intérieur, tentant de le rendre à la fois cosy et loufoque, & puis je rêve d’un atelier d’artiste pour y assouvir mes envies de créations en tous genres … .
Pourtant, je ne suis pas casanière.
Parce dehors,
Il y a tant de chemins à arpenter.
S’enivrer de l’effervescence des gens.
Un jour de ciel gris (2015), j’ai aperçu « Le café de la mairie », c’était son nom, d’où émanait une douce atmosphère de ses fenêtres. La pensée qui me vint alors fut « Tout ira bien tant qu’il y aura la lumière d’un petit café chaleureux prêt à vous accueillir … ».
Aujourd’hui (2020), peut-être plus que jamais, je ressens toute la résonance de cette phrase .. .
La liberté,
C’est pouvoir s’asseoir au soleil à la terrasse d’un café pour tourner les pages d’un livre.
C’est se perdre à travers les rues d’une ville, le sourire aux lèvres, sous un printemps en fleurs.
Écrire ce que l’on veut et le chanter sur le pont de son choix.
Manger un gâteau en terrasse, même si la pluie menace de tomber … puis sourire d’autant plus de cette décision à l’écoute de musiciens de rues venus s’installer tout près.
Explorer un lieu nouveau le nez en l’air et vouloir le photographier sous toutes les coutures, capturer cet émerveillement de l’instant.
Aller contempler la mer …
Baudelaire a d’ailleurs dit :
« Pourquoi le spectacle de la mer est-il infiniment et si éternellement agréable ? Parce que la mer offre à la fois l’idée de l’immensité et du mouvement. »
La liberté,
C’est faire des rencontres impromptues, des rencontres bouleversantes, des rencontres qui semblent insensées, des rencontres précieuses … .
C’est vivre des moments uniques, et même si nous ne tournons pas tous au même carrefour, les chérir encore à chaque instant … .
La liberté,
C’est prendre son destin en main,
Ne pas écouter ceux qui nous assomment de choisir l’immobilisme,
Tant qu’il y a de la vie, avancer.
Ne pas avoir peur des revirements et rebondir.
S’en foutre du qu’en dira-t-on.
C’est faire ses choix et y croire plus fort que jamais.
La liberté,
C’est de pouvoir décider de prendre la vie avec le sourire,
De rire de tout, ou presque.
De chanter continuellement à tue-tête, même sur le chemin du boulot.
De ne pas se laisser marcher sur les pieds.
De choisir de prendre soin de soi et des autres.
De refuser l’injustice, le chacun pour soi et la loi du plus fort.
C’est rêver et vouloir un monde meilleur, essayer d’apporter sa pierre à l’édifice.
De clamer ses revendications sur une avenue, sans y aller la boule au ventre.
La liberté,
C’est courir après le temps et tenter de le faire ralentir.
Être âgé mais aller faire ses courses tous les vendredis soir parce qu’en semaine c’est moins marrant.
C’est prendre son sac à dos et puis partir, même pas très loin, même pour pas très longtemps … et se croire le temps de quelques instants libre d’être qui l’on veut, ou simplement soi, de laisser les soucis derrière et de juste profiter de ce que ce nouvel environnement a à nous offrir.
Dehors, il y a la vie.
Ce que c’est beau, dehors.
Article rédigé par Caroline Hugues
Je suis musicienne, passionnée de musique et d'écriture. Amoureuse de l'art et la culture en général mais aussi de la nature et de l'enseignement.
Je donne des cours de musique enfants en ligne - dès 4 ans - avec la formidable méthode ludique Mélopie : un apprentissage concret de la musique et du piano, à travers le jeu et la mnémotechnie grâce à des personnages attachants et un univers musical féérique.



