Les conquérantes remontent le temps pour nous plonger dans les années 70, début 70, juste après mai 68 et Woodstock.

C’est l’histoire de femmes d’un petit village mais aussi celle de toutes les femmes ou presque : des femmes qui ne veulent plus se laisser faire, ne veulent plus être l’esclave des hommes – parce que après tout ils peuvent très bien se laver leur linge tous seul -, qui veulent être libre et ne plus avoir à demander l’autorisation à qui que ce soitparce que après tout elles peuvent très bien réfléchir par elles-mêmes et se débrouillent d’ailleurs très bien toutes seules -. Bien sûr, elles veulent tout de même un amant… mais pas pour se sentir seuls à deux non plus.

Puis de celles qui veulent être traitées en égales des hommes, contribuer aux prises de décisions nationales qui les concernent, directement ou non, retrouver leur dignité d’être humain… .

Vous l’aurez compris c’est un film qui parle d’un grand pas qui va pouvoir entrainer de nombreuses avancées.

 

Un film qui parle de droits de la femme de manière subtile

S’il est question des droits de la femme donc et plus précisément de faire passer la loi permettant le droit de vote des femmes, ce n’est pas un film qui ferra de longs discours ni qui vous apportera beaucoup de détails sur le sujet, ce qui a surement déjà pas mal été traité ailleurs… mais ici le film souhaite plutôt nous faire ressentir les choses ! : la dureté des situations, pourquoi cela devenait vital que cela avance… . Et c’est surement en cela qu’il nous touche d’autant plus !

Je ne peux que vous le conseiller tellement je l’ai trouvé fort émotionnellement.

Si c’est drôle par moments, c’est aussi bouleversant.

 

 

Un petit village Suisse des années 70 pour décors : Appenzell

Si les femmes en France ont eu le droit de voter en 1944, en Suisse elles devront encore attendre 1971 pour l’obtenir au niveau fédéral,
au niveau cantonal, le village d’Appenzell sera le dernier à l’autoriser : en 1990.

 

S’il se veut universel, il se focalise ici sur la situation dans un petit village Suisse dans les années 70, ce qui sera une double peine pour les femmes : ici tout le monde est vite au courant de tout et juge tout ce que peut faire chaque habitant, les mentalités semblent plus longues à bouger aussi. Le film en profite donc pour faire un petit parallèle entre l’évolution des choses en ville – où notre trio ne va pas hésiter à aller manifester – et dans les villages.

 

 

Des personnages attachants

Les personnages sont attachants, notamment l’héroïne et à sa belle-sœur ou encore Vroni – qui jouent très bien, notamment en ce qui concerne la première et la dernière de ce trio –, et ne sont pas forcément des militants dans l’âme au départ, ce qui ne fait qu’accentuer le fait que ce film arrive à nous toucher autant.

 

Je ne me considère pas vraiment comme féministe – du moins en tant que femme c’est compliqué de dire cela, disons dans le sens que je ne suis pas du genre à suivre de près le sujet – mais plutôt j’ai toujours eu en horreur les discriminations de toutes formes (on peut se dire « Qui cela ne dérange pas !? »… mais on a surement tous en tête des souvenirs de personnes montrées du doigt (et encore si ce n’était que cela) dut à leur différence quelle qu’elle soit).

Tout cela pour vous dire, que de voir ces femmes (ou disons donc des êtres humains voire vivants) traitées ainsi par les hommes (on oublie bien souvent qu’il n’y a encore pas si longtemps même en France – plus récemment encore en Suisse donc, une femme ne pouvait rien faire sans l’accord de son mari), cela m’a soulevé le cœur. On se dit une fois de plus que l’Homme peut parfois être vraiment inhumain ; à travers ce film, j’ai ressenti cela comme si les femmes étaient quasiment des objets (ou des esclaves mais la première image me semble encore plus forte et bien correspondre à ce que j’ai ressenti – car, une fois encore, dans ce film tout est question de nous faire ressentir pleinement les choses).

 

Une histoire de femmes fortes et de solidarité

L’être humain nous exaspère et à la fois on a espoir en lui !

C’est malgré tout drôle – car quand les femmes décident de faire la grève alors… je ne vous dis pas tout mais vous imaginez bien comment réagissent ces messieurs ! (et à cette époque ça semble bien sur décuplé) – et en même temps ce film nous met hors de nous face à la dureté de certains hommes… . Bien qu’on se demande si le pire n’est peut-être pas encore pour ce  sujet de voir des femmes se monter contre les femmes, clamer que c’est contre nature qu’elles aient accès au droit de vote… .

En parallèle, on assiste heureusement à un fort mouvement de solidarité, des femmes prêtes à faire ce qu’il faut pour revendiquer ce qu’elles valent.

C’est un film qui nous rend fier des femmes et puis un peu des hommes malgré tout aussi.

C’est donc aussi une belle histoire de complicité et de solidarité qui prouve une fois de plus que l’union fait la force !

On est également contente de voir qu’il y a quand même du bon dans l’humain, que certains hommes étaient censés et pour ce changement (on peut d’ailleurs dire que cela ne serait pas arriver non plus sans eux, puisque à ce moment-là encore seuls les votes des hommes comptaient donc dans les urnes – bien que les femmes n’ont pas attendu que cela leur tombe du ciel et ont milité bien en amont pour faire prendre conscience des choses et arriver à changer les mentalités) ou encore lorsqu’on peut lire la fierté dans ses yeux en regardant sa femme si forte se battant contre ces injustices… .

 

Les années hippies et l’évolution de la sexualité

Le film traite aussi de l’évolution de la sexualité, le fait que la femme aussi doit avoir du plaisir... – je ne vous dis pas tout, mais c’est encore un sujet propice à des passages très drôles, les années hippies obligent ! -.

 

Les hommes et les femmes peuvent-ils s’entendre !?

Avec tout cela, on peut se poser la question. Il y a aussi en fond des histoires de couples, de ces femmes qui ont trinquées de vivre aux dépens de leur mari ou qui se rendent comptent qu’elles peuvent très bien se passer d’eux… mais on suit aussi une jolie histoire d’amour complice, le film souhaitant tout de même apporter un petite touche positive avec pour message : comme quoi lorsque l’on est sur la même longueur d’onde, cela fonctionne !

 

Voir la bande annonce :

 

 

Photo de Caroline

Article rédigé par Caroline Hugues

Je suis musicienne, passionnée de musique et d'écriture. Amoureuse de l'art et la culture en général mais aussi de la nature et de l'enseignement.

Je donne des cours de musique enfants en ligne - dès 4 ans - avec la formidable méthode ludique Mélopie : un apprentissage concret de la musique et du piano, à travers le jeu et la mnémotechnie grâce à des personnages attachants et un univers musical féérique.

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