Coup de coeur pour cette très touchante auto-biographie de la violoniste Zhang Zhang, de la Chine à Hong-Kong puis Toronto, le Texas et finalement Monaco où elle fonde et s’engage dans le projet Zhangomusiq qui a pour but de réaliser des concerts au profit de projets humanitaires ou écologiques, sans exception.

En 2022, elle reçoit le Prix Jean-Pierre Bloch de la Licra, qui honore les artistes engagés pour la paix et le progrès social.

« J’ai organisé mon tout premier concert caritatif en 2005 à Monaco, rejoignant ainsi le mouvement mondial de solidarité pour venir en aide aux victimes du tsunami qui a frappé l’Asie du Sud-Est en 2004. Ce concert a remporté un franc succès et a marqué un tournant dans ma vie : si les concerts musicaux peuvent apporter une aide concrète à ceux qui en ont besoin, pourquoi ne pas organiser davantage de concerts caritatifs ? Non seulement comme événements ponctuels après une catastrophe majeure, mais aussi de manière régulière, afin d’aider les gens partout dans le monde, chaque jour. »

Zhang Zhang y parle de la rudesse de la chine communiste autocratique – notamment la façon dont étaient traités les artistes (au travers surtout de ses propres parents musiciens) -, de ses bouleversements personnels dont une déscolarisation très jeune, et de son errance – psychologique – après avoir grandi avec un père violant et autocentré… mais elle narre aussi les personnes qui lui ont tendu la main.

J’adore les biographies mais tout particulièrement les autobiographies car elles sont davantage intimes et moins enjolivées.

La 4ème de couverture indique : « une artiste accomplie et une humanitaire engagée en faveur de la paix et de l’universalisme« … ce qui avait achevé d’attiser ma curiosité pour le lire.

J’y ai découvert, coïncidence (j’habite maintenant en Ontario), qu’elle a émigré adolescente à Toronto car ses parents trouvaient « le drapeau canadien joli avec sa feuille d’érable »… puis ils sont arrivés en plein milieu de « l’un des hivers les plus froids » pas du tout équipés.

Durant la première partie, elle parle beaucoup de la vie en Chine : l’Histoire – vécue de l’intérieur – se mêle à l’histoire et c’est super intéressant !

C’est également un beau témoignage de résistance, faire ce que l’on ressent comme étant juste, au fond de soi, malgré les épreuves, malgré le parcours que son père a essayé de tracer pour elle … mais un témoignage assez triste car on ne ressort pas indemne d’un tel parcours. La lecture finit sur une touche un peu plus optimiste, on est ravi pour elle d’avoir trouvé un but lumineux au travers de son errance : trouver une forme de paix en s’engageant pour les autres et pour la planète.

Zhang Zhang raconte son histoire – un bref résumé – et son projet Zhangomusiq également sur ce TEDxMarseille :