Frankenstein est un livre qui ne m’avait, à tort, jamais attiré ; convaincue qu’il ne me plairait pas. Puis, un film biographique sur son auteure Mary Shelley a été réalisé, me permettant de prendre le temps de découvrir cette auteure et d’en devenir admirative : pour son raisonnement, sa force de caractère, son esprit indépendant et réfléchis ou encore pour son amour de l’écriture – évidemment – … (je vous recommande d’ailleurs le film, pour découvrir un peu plus Mary Shelley et pour son atmosphère).

J’ai donc eu envie de lire son roman le plus célèbre.

Vous l’aurez deviné, à ma grande surprise (pas autant après en avoir davantage appris sur son auteure), je me suis régalée à lire ce roman.

Tout d’abord, à l’inverse de l’image que l’on véhicule sur la créature de Frankenstein, il n’est en réalité pas vraiment question d’épouvante dans ce roman (style que je n’apprécie pas et qui aurait donc pu me rebuter à poursuivre ma lecture). 

Plusieurs éléments ont ensuite fait de ce roman une lecture marquante et ont confirmé ma fascination pour cette auteure.

La plume de Mary Shelley

J’ai été charmée par la plume de Mary Shelley : c’est un plaisir de lire ses mots et de suivre sa narration. L’histoire nous est révélée par Frankenstein lui-même, nous donnant l’impression que l’histoire nous est contée. Puis, il y a indéniablement du style : le sujet a beau ne pas être joyeux, il y a un côté apaisant à lire cette histoire, on s’y sent bien …  – même si l’angoisse de Frankenstein finit un peu par se faire pesante –.

Une ode à la nature

En grande amoureuse de la nature, j’ai adoré son omniprésence dans le roman : les personnages sont très sensibles aux paysages, aux éléments, à la nature et ses changements … ; on sent que les personnages – et donc implicitement son auteure –  partagent cette même admiration. C’est une véritable ode à la nature … un vrai régal !

« Souvent, après que le reste de la famille se retirait pour la nuit, je prenais une barque et passais de longues heures sur l’eau. Et parfois, toutes voiles dehors, je me laissais pousser par le vent ou alors, après avoir ramé jusqu’au milieu du lac, je laissais mon embarcation dériver et je m’abandonnais à de sombres réflexions. Quand tout était silencieux alentour, quand il ne restait que moi comme créature inquiète au milieu de ce site si beau et si merveilleux – si l’on excepte quelques chauves-souris et quelques grenouilles dont le coassement rude et continu ne se percevait qu’aux abords du rivage ».

« Ils  [les paysages] m’élevaient au-dessus de la petitesse humaine, ils me fascinaient et m’apaisaient. […] Je ne rentrais qu’à la nuit tombante et mon sommeil était comme protégé par les innombrables paysages que j’avais admirés pendant toute la journée. Ils se réunissaient autour de moi, la neige inviolée des hauts sommets, les pics éclatants, les sapins, le ravin nu, l’aigle planant parmi les nuages – tous groupés pour me donner la paix.»

« Oh ! Quelle affreuse nuit j’ai passée ! Les froides étoiles se moquaient de moi, les arbres dépouillés étendaient leurs branches au-dessus de ma tête, de loin en loin la douce voix d’un oiseau venant déchirer l’universel silence. Tout, sauf moi, se reposait et s’amusait. Et moi, démon parmi les démons, je portais l’enfer dans mon sein. »

Des personnages aux raisonnements riches

J’aime beaucoup retrouver dans un roman des personnages très travaillés, les découvrir davantage qu’en surface, avoir l’impression de finir par les connaître … ; dans Frankenstein, on va suivre les deux personnages principaux – Frankenstein et sa créature – avec leurs raisonnements très riches. C’est vraiment le point fort du roman, ce qui en fait bien plus qu’une histoire d’épouvante. 

« Pourquoi l’homme s’enorgueillit-il d’une sensibilité supérieure à celle de la brute ? Elle est seulement plus nécessaire. Si nos impulsions se bornaient à la faim, à la soif, au désir, nous pourrions être presque libres. Au contraire, nous sommes touchés par la plus petite brise qui souffle – ou même un simple mot, ou encore l’image que ce mot peur faire surgir en nous. »

D’ailleurs, il y a un passage qui est très intéressant où l’on suit les pensées de la créature de Frankenstein sur plusieurs mois durant lesquels il va être confronté au monde et aux humains pour la première fois ; à travers cette initiation de cette créature au monde et sa rencontre avec les humains, l’auteure a tenté de nous dépeindre les sensations, les émotions … qui se mettent en place lorsque l’on découvre le monde et se confronte aux autres. 

Deux points de vue

La force de ce roman est aussi de nous partager les deux points de vue : le « monstre » n’est pas uniquement montré comme une bête assoiffée de sang, on commence au contraire d’abord par découvrir de l’intérieur ce qui l’a poussé à se mettre hors de lui et à agir ainsi.

Il est d’ailleurs très intéressant, je trouve, de voir le film biographique de Mary Shelley avant de lire le roman. On comprend alors le parallèle entre cette pauvre créature qui fait l’expérience de la cruauté des hommes et la propre confrontation de l’auteure avec différents types de comportements malsains.

Je peux au final que vous recommander cette lecture qui est vraiment prenante et qui m’a passionnée.

Photo de Caroline

Article rédigé par Caroline Hugues

Je suis musicienne, passionnée de musique et d'écriture. Amoureuse de l'art et la culture en général mais aussi de la nature et de l'enseignement.

Je donne des cours de musique enfants en ligne - dès 4 ans - avec la formidable méthode ludique Mélopie : un apprentissage concret de la musique et du piano, à travers le jeu et la mnémotechnie grâce à des personnages attachants et un univers musical féérique.

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